» LUTTE CONTRE LA POLLUTION NOCTURNE

La ville de Mondeville s'engage contre la pollution nocturne au vu de ses impacts néfastes sur la biodiversité et du gâchis énergétique que cela représente

Si la lumière est indispensable à la vie, un éclairage public trop fort et allumé trop longtemps impacte la nature : les trois quarts des invertébrés et un quart des vertébrés vivent la nuit et l’éclairage public leur est parfois fatal : c’est la seconde cause de mortalité des insectes (150 meurent par point lumineux par nuit !).

 

 

 LIMITATION DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC

Depuis 2020, l’éclairage public est éteint de 23h30 à 05h00 sur tout le territoire communal et depuis 2021 dans les zones d’activité relevant de la compétence de la communauté urbaine. En décembre 2022, l’extinction a été avancée à 23h00 et depuis 2023 les zones d’activités sont désormais éteintes de 22h00 à 06h00. Ces horaires peuvent changer en fonction d’évènements particuliers. Par ailleurs, la ville travaille sur la réalisation d’une « trame noire » dans le cadre des documents d’urbanisme.

LIMITATION DE L’ÉCLAIRAGE DES ENTREPRISES ET DES COMMERCES

Il est obligatoire pour les commerces et les entreprises d’éteindre enseignes, pré-enseignes et vitrines selon les horaires indiqués ci-dessous. Le non-respect est passible d’une amende de 750 euros. La ville rappelle régulièrement ses dispositions aux concernés et procède à des relevés d’infractions.

Type de dispositif
Obligation d’extinction
Publicité et pré-enseigne lumineuse
Entre 1h00 et 6h00
Enseigne lumineuse
Entre 1h00 et 6h00
Vitrine de magasin
Entre 1h00 (ou 1h après la fermeture) et 7h00

(ou 1h avant le début de l’activité)

Eclairage intérieur des locaux professionnels
Au plus tard 1 heure après la fin de l’occupation de ces locaux
Façade des locaux professionnels
Entre 1h00 et 6h00

 

CHANGEMENT DES LUMINAIRES POUR L’ÉCLAIRAGE PUBLIC

Mondeville investit pour supprimer les luminaires les plus consommateurs d’électricité. Entre 2021 et 2025, les « boules » lumineuses sont progressivement remplacées par des candélabres équipés de LED.

MONDEVILLE ADHÉRENTE DE L’ANPCEN

La ville est adhérente de l’association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne (ANPCEN). C’est cette structure qui attribue le label ville étoilé et qui œuvre pour la reconnaissance de l’environnement nocturne. Lisez l’interview de sa présidente publiée dans le Magazine de Mondeville N°143.

Interview d’Anne-Marie DUCROUX, Présidente de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN)

Experte des politiques publiques de l’environnement, siège par ailleurs au Conseil économique social et environnemental où elle préside la Commission environnement.

QUELLE EST LA MISSION DE L’ASSOCIATION NATIONALE POUR LA PROTECTION DU CIEL ET DE L’ENVIRONNEMENT NOCTURNES (ANPCEN) ?

Notre association regroupe des individus et familles mais aussi des associations et des collectivités qui souhaitent protéger la qualité de la nuit. L’ANPCEN conseille les communes, rencontre les citoyens sur le terrain et porte des propositions nationales auprès du Gouvernement ou du Parlement. Nous avons ainsi été à l’initiative de mentions dans quatre lois dont la reconnaissance des paysages nocturnes comme « patrimoine commun de la Nation ». Nous décernons aussi le label National Villes et Villages étoilés.

POURQUOI DÉFENDRE PARTICULIÈREMENT L’ENVIRONNEMENT NOCTURNE ?

Tout d’abord, des astronomes ont vu des halos lumineux s’étendre au-delà de toutes les communes. Puis, nous avons choisi une approche globale de la pollution lumineuse : effets sur la consommation d’énergie, sur la biodiversité, sur la santé, les budgets publics…. Aujourd’hui, la trop grande quantité de lumière artificielle nocturne est reconnue comme une vraie pollution. Bien sûr, éclairer est un service indispensable, mais avec 94 % d’augmentation de la lumière nocturne en vingt ans seulement, et pour le seul éclairage public, il faut prendre en compte aussi ses impacts ! Enfin, l’environnement nocturne restait oublié des politiques publiques de l’environnement, avec une vision plutôt diurne de la biodiversité alors que ce qui vit la nuit est spécifique.

QUELLES RECOMMANDATIONS FORMULEZ-VOUS AUX VILLES EN TERMES D’ÉCLAIRAGES EXTÉRIEURS ?

Il faut d’abord se questionner : pourquoi éclairer ? Éclairer quoi ? Combien de temps ? Mener cette réflexion permet déjà de révéler le suréquipement de sources lumineuses, des gaspillages et se fixer des limites. Ensuite, il faut agir en modifiant les usages des éclairages : un éclairage public ou privé allumé dans une zone industrielle vide ne sert à rien. Eclairer toute la nuit, partout, mérite une réflexion sur les vrais besoins et souvent il y a beaucoup d’autres solutions. Enfin, en dernier recours, on peut changer certains équipements, si nécessaire.

ET AUX HABITANTS ?

Les habitants peuvent agir en mobilisant leur collectivité, toute l’année, pendant les confinements, ou en les incitant à participer au label Villes et Villages étoilés. Puis, chez eux, ils peuvent effectuer des gestes simples : pas de lampes contre une baie vitrée qui éclairent aussi…les voisins, éviter les lampes solaires allumées toute la nuit dans les jardins, etc. Toutes les lumières se diffusent à distance et modifient le cycle du vivant.

QUELS SONT LES AUTRES ACTEURS ?

Les entreprises par exemple. Nous sommes à l’initiative des arrêtés fixant des horaires d’extinction de sources lumineuses comme les vitrines, les façades, les parkings, etc. C’est une mesure simple, sans coût de mise en oeuvre et qui permet de réduire la pollution lumineuse en réalisant d’importantes économies. Il est temps maintenant de veiller à faire appliquer la réglementation, par les communes et par l’État, qui en sont responsables.

ON OPPOSE SOUVENT À LA DIMINUTION DE L’ÉCLAIRAGE DES PROBLÈMES DE SÉCURITÉ.

Aujourd’hui, 12000 communes de France n’ont pas d’éclairage nocturne toute la nuit ou pas sur la totalité de leur territoire. Nous préconisons lors d’expérimentation d’associer la police et la gendarmerie qui font toujours le même constat : aucune hausse des délits dus à l’extinction, un gain de sécurité routière (les conducteurs sont plus prudents), voire une baisse d’incivilités et tapages nocturnes. D’ailleurs, la demande des Français a évolué : en 2012 plus de la moitié était contre la diminution de l’éclairage public en milieu de nuit, aujourd’hui 80% sont pour (sondage OpinionWay-ANPCEN) !